










1Remparts gaulois
La butte, que nous vous invitons à gravir, correspond à l’ancien rempart de terre et de pierres sèches construit avant la conquête romaine (Ier siècle avant J.-C.). Pour désigner ce type de promontoire côtier délimité par un rempart, les archéologues parlent d’éperon barré. Ce mur imposant avait un rôle défensif contre les attaques terrestres, mais aussi politique, symbolique et pratique, car il servait de soutènement et de protection contre le vent.
2Rochers Beaumanoir
Les rochers Beaumanoir sont une formation naturelle du site du Yaudet. Les maçonneries découvertes lors des fouilles correspondent à une porte gallo-romaine, mais on suppose que le rempart gaulois empruntait déjà ce tracé. Des traces d’extraction de pierres sont également visibles à côté du rocher et témoignent d’un usage de carrière à un moment indéterminé de l'histoire du site.
3Mur à marée
La datation et l’origine de cette maçonnerie traversant la baie de la Vierge demeurent très incertaines, même si son existence est mentionnée dans un texte du XIIe siècle, la « Vie de saint Efflam ». Deux hypothèses sont avancées pour expliquer son origine :
- un mur de pêcherie : une anecdote rapporte qu’une pêche miraculeuse aurait eu lieu en 1938, lorsqu’un banc de sardines se trouva bloqué derrière le mur
- la chaussée associée à plusieurs moulins à marée tels qu’il en existe de nombreux exemples en Bretagne (moulin à marée de Buguéles à Penvénan, moulin à marée de Traou meur à Pleubian, moulin à mer du Grand Traouïero à Trégastel). Les plus anciens encore conservés se trouvent dans le Morbihan, comme le moulin de Pen Castel (attesté au XIe siècle) et le moulin de Berno, à l’Ile d’Arz, du XVIe siècle.
4Roche branlante
Caprice de géants ? Magie locale ? Une curiosité géologique étonnante, fruit de l'eau et de l'érosion.
5Corps de garde
Construits en grande partie au XVIIIe siècle, les corps de garde ont permis de renforcer la défense des côtes pour faire face aux invasions anglaises. Les gardes se tenaient à l’extérieur et surveillaient l’entrée de l’estuaire : en cas de danger, ils donnaient l’alerte.
6Poste de douane
Au XIXe siècle, l’instauration des réglementations douanières vit la création d’un poste de douane au Yaudet, pour lutter contre la contrebande maritime. Construit en 1845, il était occupé par des douaniers permanents, pour qui une guérite fut également bâtie face à la rivière (dans l’enceinte romaine). La disparition progressive du commerce à la voile causa le déclin de l’activité portuaire et la fin des activités douanières dans la deuxième moitié du XXe siècle.
7Hameau du passeur
Le passeur habitait une de ces maisons. Avec un bac, il permettait la traversée du Léguer en particulier aux pèlerins qui se rendaient, nombreux, aux pardons du mois de mai et du quinze août à la chapelle Notre Dame du Yaudet (pèlerinages importants du XVIe au XVIIIe siècle). La Grande Guerre mettra fin au rôle, mais l'usage perdurera jusqu’aux années 1960. L’endroit est toujours appelé le « Pachez » dans le breton parlé local (d’où la yoponymie de «Ker ar pachez - village du passeur »). Le site comprend plusieurs bâtiments en granit : la maison du passeur, la maison du boulanger, comprenant un four à pain, une fontaine, un routoir ou un lavoir.
8Chapelle Notre-Dame du Yaudet
La chapelle vient d'être restaurée après avoir perdu une partie de sa couverture en octobre 2023, lors de la tempête Ciaran. Elle est constituée d’un clocher-mur de style lannionnais, d’une nef avec bas-côtés, de six travées et d’un chœur. La chapelle abrite un retable remarquable qui représente la Vierge couchée avec l’Enfant Jésus dans un lit recouvert de dentelles. A ses pieds, Dieu le Père serait figuré sous les traits d’un vieillard couronné, tenant dans sa main droite le sceptre de la royauté universelle, sa main gauche posée sur le « livre de la Génèse ». Au-dessus du lit, plane la colombe du Saint-Esprit. Dans la niche de gauche, la statue de Sainte Anne et dans celle de droite, Saint Joachim, les parents de Marie.